Si le cadre du Mans reste mythique, son ciel n’est pas toujours clément pour ceux qui s’y engagent. Le week-end manceau du team aura suivi la courbe de la météo, passant du maussade à une éclaircie bienvenue lors de la dernière épreuve dominicale. Sans jamais baisser les bras dans l’adversité, les champions de France en titre se sont montrés dignes de leur rang : ce deuxième podium tombe à pic !
Course 1. Samedi 2 mai 17H40
Des essais libres à la course, c’est sur une piste humide et parfois plus que les équilibristes aux couleurs de la Matmut ont ramené la Porsche #1 à bon port. Olivier Pernaut – qui n’avait jamais roulé sous la pluie avec une GT – Raymond Narac et Sébastien Dumez signent une 8e place qui témoigne d’une prestation solide malgré une voiture perfectible.
Au départ lancé sous safety car, Olivier Pernaut préserve sa 7e position et gagne, dès le 3e tour, une place qu’il conservera jusqu’à son passage de relais : « J’ai été hyper prudent au départ car on ne voyait absolument rien. J’ai vite décroché la Ferrari qui se trouvait derrière en mais je devais garder mes distances avec celle de devant pour garder de la visibilité ! J’ai fait de meilleurs chronos qu’en qualifications, avec une voiture plus lourde. C’est positif ! “.
Désormais au volant de la Porsche #1, Raymond Narac évolue aux portes du top 5 tout au long de son run. Avec sagesse, le vainqueur des 24 Heures du Mans en GTE ne résiste pas outre mesure à Sacha Bottemanne surtout que les deux Porsche flirtent déjà à la limite du contact… « La bagarre avec Sacha devait être sympa à voir à la télé ! Je l’ai contenu quelques tours mais c’était un peu chaud. J’ai fini par ouvrir la porte pour que ça se finisse bien. La voiture est un peu particulière à conduire. Il y a mieux à faire en set up. »
C’est donc en 6e position que Sébastien Dumez ressort pour le sprint final. Avec des pneumatiques en bout de course, il cède deux places. «A 5 ou 6 tours de l’arrivée on perd les pneus et on chute en performance. Sans motricité, ce n’était pas possible de défendre ma position. » Finalement 8e, IMSA Performance Matmut engrange 4 points mérités suite à une solide prestation de l’ensemble du team.
Course 2. Dimanche 3 mai, 9h40
Aux avant-postes puis leader pendant les 2/3 de la course, le team IMSA Performance Matmut n’a pas pu résister à l’armada Ferrari sur les dernières boucles de l’épreuve matinale. L’équipe place la première Porsche au 10e rang.
6e au départ, Raymond Narac met tout de suite la pression sur Eric Cayrolle mais La sortie du safety car entraine un statut quo peu favorable à la stratégie du Team Imsa Performance Matmut comme le souligne Franck Nara, le team Manager : « Raymond et Olivier devaient faire l’écart afin de mettre Sébastien dans les meilleures dispositions. Mais Raymond a passé la majorité du temps derrière la voiture de sécurité et n’a fait que 3 tours chronos ! ».
Lorsque la course redémarre, la moitié du plateau rentre aux stands pour le premier arrêt obligatoire. Le team IMSA Performance Matmut adopte une tactique décalée et maintient la Porsche #1 en piste pour faire le forcing.
Stratégie payante : au terme de son relais Raymond est compté 2e et Olivier Pernaut prend rapidement la tête quelques mètres après son entrée en piste. Hélas, le safety car, qui refait son apparition, empêche le Picard de creuser l’écart ! Au restart, Olivier garde la tête et résiste vaillamment à ses poursuivants jusqu’à la fin de son relai.
Charge à Sébastien Dumez de finir la course. Malheureusement, le Bordelais se retrouve aux prises avec une voiture rendue délicate par une piste s’asséchant. « La Porsche fonctionne très bien sur le sec ou sur le mouillé. Pas dans les conditions changeantes » rappelle Raymond Narac. La longue neutralisation du début de course a déjoué les plans. 10e sous le drapeau à damier, le team IMSA Performance Matmut n’aura pas eu le loisir de mettre sa stratégie en œuvre…
Course 3. Dimanche 3 mai, 15h45
Deuxième podium de la saison pour le team IMSA Performance Matmut ! 4e à l’issue de l’épreuve, l’équipe de Franck Rava reprend sur tapis vert la 3e place que la Porsche #17 lui avait dérobé après un contact dans les tous derniers tours !
Qualifié en 14e position, Sébastien Dumez prend un bel envol et gagne deux places dès le premier tour. Las la Porsche lui échappe le tour suivant, 3 places s’envolent ainsi qu’une une poignée de secondes. Sans se décourager, le néo-bordelais reprend la piste et aligne de très bons chronos pour rentrer aux stands après avoir récupéré sa place initiale. S’en suit alors le festival Nara !
Reparti en piste au 15e rang, le Champion en titre signe un début de relais époustouflant reprenant ses adversaires un à un jusqu’au 4e rang, avant de céder le volant !
Olivier Pernaut ne va pas se priver de briller à son tour. 6e à 7”3 de la tête de la course, il remonte sur Stéphane Lemmeret et Nicolas Misslin (#17) au rythme de 2” par boucle ! Les trois pilotes bataillent désormais pour le gain de la 2ème place ! Il reste moins de 4 minutes de course quand Olivier passe Lemmeret à l’entrée du ralentisseur Dunlop puis attaque Misslin dans la foulée pour s’emparer de la médaille d’argent provisoire.
Le pilote de la Porsche #17 qui ne veut pas abdiquer s’appuie sur la voiture des champions en titre pour reprendre son bien ! En fâcheuse position, Olivier reçoit dans la foulée une virile accolade de Fabien Barthez mais parvient à résister aux tentatives du Champion du Monde de foot ! Olivier coupera la ligne en 4e position avant que les commissaires ne sanctionnent la manœuvre de Nicolas Misslin. IMSA Performance Matmut retrouve donc sa 3e place amplement méritée.
La réaction d’Olivier Pernaut…
“Nos fins de course sous la pluie, n’ont jamais été bonnes. Là, sur le sec, c’était génial, nous étions tout de suite dans le rythme. Sébastien fait une petite erreur qui nous coûte une dizaine de secondes mais après il a roulé super vite, Raymond et moi aussi.
On remonte jusqu’à la P2 mais là on me touche à l’arrière, puis c’est au tour de Barthez qui ne peut m’éviter pliant mon échappement. J’ai perdu de la puissance mais j’ai pu résister à la Ferrari jusqu’au bout. Finalement, on décroche la 3ème place. Ce week-end n’a été facile, mais on a marqué des points à chaque course. Dans l’optique du Championnat c’est une bonne opération !”