"Four years after my first experience with the Alpine in 1977, ORECA was back at the Le Mans 24 Hours. The conditions were very different. We were in the shoes of a little team entered in group 5, with a BMW M1. We had managed to get together a trio composed of Bernard Darniche, Johnny Cecotto and Philippe Alliot.
"The means were more limited than with the Alpine, the team was smaller and we were all sharing the Trigano caravans, whose dealer was making a year's worth of revenue during the Le Mans 24 Hours. This was long before the motorhomes we now know. We were there with great humility, unpretentious, and no other ambition than to finish the race.
"Given that Bernard Darniche already had a reputation, having been French and European Rally Champion, I remember we had the TV honors on the grid. I found Bernard very relaxed. I never doubted for a second what was going to happen.. The start was given; the first lap went well if I remember correctly, then Bernard came back to the pits with the M1. I was very surprised and I wondered what was going on with the car since it had a reputation for being reliable. I was also quite ashamed to see that our car was the first to stop..
"The mechanics then rushed as I approached Bernard, who was still in the cockpit, to try to understand. He was talking in a way that I couldn't understand him. I asked him to repeat and he grabbed me by the jacket. He simply stated to me: "Do not worry, I'll leave again. Look at the number of cameras that are in front of you!" I realized right away and I waved to the mechanics that it was going good. It was just surreal.
"I had just understood that Bernard Darniche voluntarily stopped because the first half of the race was broadcast live on television. Therefore, by stopping in the pits, he knew that we would have a big spotlight on the car and the sponsors. On that day, Bernard realised an incredible marketing ploy. And in the end, it did not have any real consequence on our race. At that time, Le Mans was not played on a pit-stop of one or two minutes. In fact, we finished the race, completing our goal with a 16th place finish. It was the first time ORECA made it to the finish... After a start I will never forget!"
« Quatre ans après notre première expérience avec l'Alpine en 1977, ORECA était de retour aux 24 Heures du Mans. Les conditions étaient très différentes. Nous étions dans la peau d'une petite équipe engagée en Groupe 5, avec une BMW M1. Nous avions tout de même réussi à réunir un trio composé de Bernard Darniche, Johnny Cecotto et Philippe Alliot.
« Les moyens étaient donc plus limités qu'avec Alpine, l'écurie était réduite et nous partagions tous les caravanes Trigano, dont le revendeur faisait sa recette de l'année à l'occasion des 24 Heures du Mans. C'était bien avant les motorhomes que nous connaissons aujourd'hui. Nous étions là avec une grande humilité, sans prétention, et sans autre ambition que de terminer la course.
« Compte tenu de la notoriété de Bernard Darniche, qui avaient déjà été champion de France et d'Europe des Rallyes, je me souviens que nous avions eu les honneurs de la TV sur la grille. J'avais trouvé Bernard très détendu. Je ne me doutais pas une seconde de ce qui allait se passer... Le départ est donné, le premier tour se passe sans encombre si j'ai bonne mémoire, puis Bernard rentre au stand avec la M1. Je suis très surpris et je me demande ce qu'il peut bien se passer sur la voiture alors qu'elle est réputée fiable. J'ai aussi un peu honte de voir que c'est notre auto qui est à la première à s'arrêter....
« Les mécanos se précipitent alors que je m'approche de Bernard, qui est toujours dans le cockpit, pour chercher à comprendre. Il me parle de façon à ce que je ne comprenne rien. Je lui demande de répéter et c'est alors qu'il m'attrape par le blouson. Il me glisse simplement : « Ne t'inquiète pas, je vais repartir. Regarde le nombre de caméras qu'il y a devant toi ! » J'ai compris tout de suite et j'ai fait signe aux mécanos que ça allait. C'était juste surréaliste.
« Je venais de comprendre que Bernard Darniche s'était arrêté volontairement car la première demi-heure de la course était diffusée en direct à la TV. En passant ainsi aux stands, il savait que nous aurions un gros coup de projecteur sur la voiture et les sponsors. Ce jour-là, Barnard a tout simplement réalisé un coup marketing incroyable. Et finalement, cela n'a pas eu de conséquence fâcheuse sur notre course. A l'époque, Le Mans ne se jouait pas sur un pit-stop d'une ou deux minutes. D'ailleurs nous avions terminé l'épreuve, remplissant notre objectif, à la 16e place. C'était la première fois qu'ORECA ralliait l'arrivée... après un départ que je n'oublierai jamais ! »
Hugues de Chaunac
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