BLANCPAIN GT SERIES 24H Spa : Règlement sportif, mode d’emploi…

par Laurent Mercier (Endurance-Info.com)

Les Total 24 Heures de Spa restent une épreuve à part entière des Blancpain GT Series et pour l’épreuve phare de l’année, le règlement sportif a été adapté à une course de 24 heures. Gros plan sur les changements :

- Des points seront distribués au championnat après 6, 12 et 24 heures. Après 6 et 12 heures, le barème s’établira ainsi : 12, 9, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1. A l’arrivée : 25, 18, 15, 12, 10, 8, 6, 4, 2, 1.

- La classe Pro-Cup doit être composée de trois pilotes, la plupart étant classés Platinum. En Pro-Am, quatre pilotes sont possibles en respectant la classification : Platinum/Platinum/Bronze/Bronze, Platinum/Gold/Silver/Bronze ou Silver/Silver/Silver/Bronze. La classe Am-Cup est réservée aux Bronze mais elle permet de voir l’ajout d’un Silver avec un temps de conduite à respecter.

- Pour toute équipe faisant rouler des pilotes classés Bronze ou Silver, le Bronze Test est obligatoire. Il en va de même pour les Platinum et Gold qui n’ont aucune expérience sur le tracé de Spa.

- Le temps de conduite par relai est de 3h15 (14h sur toute la course). Un relai ne doit pas dépasser 65 minutes (un drive through sera appliqué pour une infraction de moins de 5mn. Au-delà, stop & go possible de 30s) et de 70 minutes en cas de neutralisation (applicable si la voiture de sécurité est sur la piste à la fin d’un relai pour une voiture donnée).

- Un pilote Bronze doit rouler au minimum 6 heures. Pour un Silver qui complète un équipage en Am-Cup, le temps de conduite du Silver ne doit pas excéder 6 heures.

- Le nombre de pneumatiques est libre pour les essais libres, pré-qualificatifs et la course. Pour la qualification et le départ, trois trains max sont autorisés. Un train supplémentaire peut être alloué pour la Superpole.

- La vitesse limitée dans la voie des stands est de 50 km/h.

- Au moins deux tours chronométrés sont obligatoires durant les essais qualificatifs. Le pilote doit être en-dessous des 130% du meilleur chrono de la séance.

- Les 20 meilleurs disputeront la Superpole. Les pilotes seront nommés par l’équipe. En Pro-Am, le pilote le plus gradé sera chargé de disputer la Superpole. Les pilotes partiront dans l’ordre inverse de la qualification avec un intervalle de 20 secondes. Les pilotes auront droit à un tour de lancement, deux tours chronos et un tour de décélération.

- Le directeur de course pourra appliquer un FCY (Full Course Yellow). Les pilotes devront respecter la vitesse maximale de 80 km/h. Deux voitures de sécurité sont présentes à Spa.

- Pour être classé, il faudra avoir couvert plus de 70% du nombre de tours des vainqueurs.

- L’argent récolté par les amendes ira dans le SRO Motorsports Fund qui pourra le redistribuer à un organisme de bienfaisance.

- La Coupe du Roi reste active cette année à Spa. Elle récompensera le constructeur qui aura marqué le plus grand nombre de points (les autos les mieux classées par constructeur). Un point sera distribué pour la pole dans chaque classe (Qualif et Superpole). A l’arrivée, le classement prendra en compte les 3 meilleures autos en Pro, les deux meilleures en Pro-Am et la meilleure en Am.

Stéphane Ratel : “Notre plus grand succès reste les 24 Heures de Spa”

Depuis quelques années, les 24 Heures de Spa sont considérées comme la plus grande course GT au monde. Avec un plateau de 57 autos d’une même catégorie regroupant une partie des meilleurs pilotes au monde, la classique ardennaise est devenue incontournable pour la majorité des constructeurs. Depuis le début des années 2000, SRO Motorsports Group et Stéphane Ratel ont repris en mains l’épreuve avec le succès qu’on lui connaît.

 « Spa est notre plus grand succès » a déclaré Stéphane Ratel à Sportscar365.« La Blancpain Endurance Series est un remarquable succès. Nous avions 62 voitures au Paul Ricard avec un plateau de qualité. Nous avons sept constructeurs qui peuvent prétendre à la victoire à Spa. Dans le monde entier, je ne vois pas vraiment un championnat où vous avez plus de 55 voitures d’une même catégorie avec 30 d’entre elles alignées en Pro et sept constructeurs qui soutiennent les équipes pour gagner la course. Je pense que c’est remarquable. La bonne chose est qu’il n’y a aucun signe de fatigue, et ce en aucune façon. Nous savons tous qu’il y a de nouveaux constructeurs qui travaillent sur les voitures. Tout grandit petit à petit et c’est de mieux en mieux au fil du temps. »

 Les habituels protagonistes seront encore présents cette année à Spa avec Aston Martin, Audi, BMW, Mercedes, McLaren, Bentley, Nissan, Ferrari, mais aussi Lamborghini qui vient s’ajouter à une liste déjà bien garnie. On attend deux nouvelles marques avec Lexus et Honda, sans oublier la Corvette C7 développée par Callaway. Porsche, BMW, Mercedes et Ferrari feront débuter une nouvelle GT3 en 2016.

 « Je suis bien incapable de dire qui va gagner cette année » a confié Stéphane Ratel. « Nous avons vu une très belle prestation de BMW au Paul Ricard. L’équipe Marc VDS s’est parfaitement comportée. Bentley tient absolument à s’imposer et nous avons vu ce que Nissan était capable de faire avec la victoire au Paul Ricard. La Ferrari est très forte et j’espère que l’on aura un jour une Ferrari en Pro capable de gagner la course. On ne peut pas oublier Mercedes qui est en lice avec plusieurs autos en Pro. Même si nous avons été surpris du manque de performance de la nouvelle R8 LMS, il ne faut pas oublier Audi. Ils ont remporté le Nürburgring et on ne peut pas les ignorer. Lamborghini est aussi dans le coup. Bref, on peut prendre tout le monde et ces sept constructeurs peuvent s’imposer. »

 Stéphane Ratel a tenu à souligner la qualité des engagés cette année, plus que la quantité. On se rappelle que l’édition 2014 avait été marquée par plusieurs accidents graves et un drapeau rouge, ce qui a entraîné SRO à prendre des mesures préventives pour une meilleure sécurité.

 « Nous avons vraiment fait tout ce que nous pouvions » a précisé le patron de SRO Motorsports Group. « Nous avons introduit le Sean Edwards Test pour s’assurer d’une bonne connaissance des règles de sécurité. Ensuite, il y a le Bronze Test. Nous sommes également le seul championnat non-FIA qui possède des enregistreurs d’accidents. Plus important encore, il y a eu la mise en place du Full Course Yellow. L’un des problèmes était que des pilotes avaient du mal à gérer la baisse de température des gommes avant de redémarrer, d’où certains accidents. Avec le FCY, la voiture a encore une certaine vitesse, ce qui permet de maintenir les pneus en température et lorsque la course reprend, ce n’est pas un nouveau départ, mais juste la course qui repart. Je pense que c’est la mesure c’est la plus importante. »

 Tout en ayant déjà une grille bien fournie, Stéphane Ratel ne relâche pas ses efforts pour attirer plus de constructeurs : « Je sais que c’est l’objectif. Pour le moment, nous avons sept constructeurs qui veulent gagner et il en manque trois qui sont concentrés sur les courses Le Mans avec Aston Martin, Ferrari et Porsche. Cependant, je souhaite vraiment les convaincre de venir.