ACE CAFE RADIO

    Affichage des articles dont le libellé est Monster Yamaha Tech 3/Moto GP/Poncharal. Afficher tous les articles
    Affichage des articles dont le libellé est Monster Yamaha Tech 3/Moto GP/Poncharal. Afficher tous les articles

    mardi 9 septembre 2014

    Moto GP : Le métier de Team Manager avec Hervé Poncharal


    OffBikes.com a rencontré Hervé Poncharal pour en savoir plus sur son rôle de Team Manager en MotoGP™. L’ancien pilote français, propriétaire de Tech3, revient sur son travail, sur l’évolution de son métier au fils de ans et discute aussi de l’avenir du MotoGP™.

    Hervé Poncharal, Monster Yamaha Tech3

    Après Wilco Zeelenberg, Team Manager de l'équipe officielle Yamaha travaillant aux côtés de Jorge Lorenzo, OffBikes.com a retrouvé Hervé Poncharal, Team Manager de l'équipe Tech3 en catégorie Moto2™ et MotoGP™ avec Yamaha, pour une entrevue à propos de son rôle de chef d'équipe mais aussi celui du chef d'entreprise, qui le différencie du rôle de Team Manager dans les équipes officielles. Il nous propose sa vision de la MotoGP™ pour les saisons à venir et notamment à partir de 2016, saison du grand changement.
    Quel est le rôle du Team Manager en MotoGP™ ?
    « Aujourd'hui, le Team Manager, que ce soit en MotoGP™ en Moto2™ ou en Moto3™, a le rôle du chef d'orchestre. Certes, en MotoGP, tout est plus gros que dans les autres catégories, mais dans tous les cas, il est le patron. Après, le titre de Team Manager veut à la fois tout et ne rien dire : Team Manager dans une écurie officielle, c'est une personne salariée par un constructeur pour gérer un team ; Team Manager comme moi, par exemple, c'est entrepreneur – dans mon cas, je suis responsable et propriétaire de l'équipe, qui est une société avant tout. Si l’on prend le cas des Yamaha en MotoGP, il y'en a quatre : deux officielles et deux satellites. Dans le team des deux machines officielles, que pilotent Valentino Rossi et Jorge Lorenzo, tous les employés sont salariés de Yamaha Japon. Chez Tech3, nous faisons également rouler des Yamaha M1, mais elles sont gérées par une structure privée, la mienne. »
    « Dans l'équipe Yamaha officielle, on a du mal à distinguer qui est le Team Manager : il y a le Président de Yamaha Japon qui, forcément, est Japonais ; puis il y a Lin Jarvis, Team Manager ; mais il y a aussi un Team Manager par pilote, comme Wilco Zeelenberg pour Jorge Lorenzo. Chez Tech3, mon rôle est le même que celui de Lucio Cecchinello, d'Aspar Martinez, ou de Gresini, c'est-à-dire que je suis chef d'entreprise, gérant d'une société qui fait de la compétition. À la différence d'un salarié qui est payé à la fin du mois, je dois faire exister ma structure, trouver un budget et intéresser des sponsors. Je leur propose, pour cela, un package, un plan : des machines Yamaha M1, pilotées par des pilotes qui présentent de l'intérêt en raison de leur potentiel, ou en raison de leur nationalité, car certains sponsors aiment que le pilote réponde à leurs marchés. Une fois que j'ai le budget, je vois ce que je peux acheter, car évidemment tout dépend de ça. Si tu as le budget pour une Citroën, tu ne vas pas faire ton shopping chez Ferrari. C'est le même principe. »
    « Pour résumer, mon rôle consiste à trouver un budget, sécuriser un choix de pilotes, et verrouiller des partenariats. Bien souvent, tout est lié, parce que si demain j'ai une ART, je n'aurai pas le même genre de pilotes que si j'ai une M1, et mes sponsors ne vont pas me donner le même budget si je fais rouler Pol Espargaró et Bradley Smith que si je fais rouler les pilotes de l'équipe gérée par Paul Bird, par exemple. Évidemment, ce n'est absolument pas péjoratif, c'est simplement la logique du système. »
    « Après les machines et les pilotes, il faut constituer un staff. Dans notre cas, cela fait une trentaine d'années que Tech3 existe, donc c'est beaucoup plus facile maintenant que les premières années : une bonne partie de l'équipe rempile d'une année sur l'autre, certains membres sont même là depuis la création de la société. En tant que Team Manager propriétaire d'une équipe, le gros du travail a lieu à la mi-saison : je commence à établir les contacts pour renouveler les contrats, ou en trouver de nouveaux, à contacter les pilotes, à bétonner les programmes techniques et à valider les équipes techniques. En fin de saison, tout doit être verrouillé pour les essais hivernaux. En hiver, je m'occupe surtout de remettre la logistique à jour, les couleurs des machines, des box, les designs à envoyer aux marchands de cuirs, l'hospitality, les contrats du staff, des sponsors. Il y a une énorme part d'administratif, mais aussi beaucoup de négociations et de déplacements. Le but est d'attaquer sereinement les essais hivernaux, puis le premier GP de la saison. »