Au coeur de toutes les rumeurs concernant les places restantes en MotoGP™, Loris Baz est présent ce week-end au MotorLand Aragón pour discuter et négocier avec plusieurs équipes dont une en particulier, NGM Forward Racing, l'option la plus avancée pour le pilote français. Il disposerait alors d’une Yamaha Open (châssis + moteur Yamaha) et courrait aux côtés de Stefan Bradl.
Loris, après beaucoup d'échanges avec différentes équipes et une première opportunité avec l'équipe Aspar, où en es-tu aujourd'hui ?
« Il est difficile aujourd'hui de se réjouir de quoi que ce soit. Les négociations avancent. Nous avions beaucoup reculé, mais aujourd'hui ça avance. Il y a quatre semaines, j'avais un guidon en MotoGP, il y a trois semaines, j'étais à pied. Aujourd'hui, je suis bien parti pour retrouver un guidon. Je pense que les négociations devraient beaucoup mieux se passer qu'avec l'équipe Aspar. Maintenant, je suis grand, je pense n'avoir aucune autre tare ou vice caché qui pourrait jouer en ma défaveur. »
Tu avais signé un pré-contrat avec le team Aspar, qui a fini par faire marche arrière parce qu’ils t’estimaient trop grand pour piloter en MotoGP. Quelle a été ta réaction suite à leurs déclarations ?
« C’est incroyable. Établir un contrat pour ensuite apprendre sur internet que je ne roulerai pas, c'est difficile à croire. Sur le coup, c'était un peu déprimant. Ce sont des choses qui ne se font pas et qui nous ont mis dans l'embarras. Mais c'est comme ça et heureusement, nous avons trouvé d'autres solutions. »
Entre temps, quelques options se sont fermées, as-tu eu peur de te retrouver sans aucun guidon la saison prochaine ?
« Oui, bien sûr. Il y a toujours un moment où tu as peur de ce genre de situation. Mais j'arrivais tout de même relativiser. Je pense mériter ma place. J'ai 21 ans et il y a peu de pilotes de cet âge qui roulent vite. J'espérais qu'il y ait une personne qui se rende compte que je méritais ma place et qui puisse être en mesure de me la donner. Par moment, je n'arrivais tellement pas à le croire qu'il m'arrivait de prendre la situation au second degré. Dans d'autres moments, j'étais énormément déçu puisque c'est ma passion, mon travail et que mon rêve est de rouler en MotoGP. J'ai lâché une place importante parce que je pensais que c'était le moment de prendre le risque de le faire. J'aurais été plus que déçu que tout capote à ce moment-là. »
Yamaha renouvelle son partenariat avec Forward Racing pour leur fournir moteur et châssis, était-ce un guidon qui t'intéressait auparavant ?
« Oui, nous avions discuté avec eux dès le début. Nous avions beaucoup plus avancé avec Aspar qu'avec l'équipe Forward. Les discussions sont revenues récemment et d'autant plus avec cette annonce. Si je viens en MotoGP, c'est évidemment pour obtenir une bonne moto et essayer de me battre aux avant-postes de la catégorie Open. Le fait d'obtenir une moto compétitive est encore plus intéressant. »
Giovanni Cuzari confiait ce matin être aussi en discussion avec Alex De Angelis ou encore Leon Camier, comment te positionnes-tu par rapport à eux ?
« Il y a toujours des concurrents sérieux. Malheureusement, le talent ne joue pas dans la totalité des négociations. De notre côté, nous sommes sur la bonne voie et nous savons que nous pouvons aller très vite. »
Dans l'éventualité où le partenariat avec Forward n'aboutisse pas, quelles seraient tes autres options ?
« Il y a encore beaucoup d'opportunités, aussi bien en MotoGP qu'en Superbike. Je ne suis pas parti de l'équipe Kawasaki pour aller dans une autre équipe en Superbike. Évidemment, ce serait une énorme déception. J'essaie d'être le plus raisonnable et beaucoup plus depuis ce qu'il s'est passé avec l'équipe Aspar. Je n'arrive pas encore à me réjouir, mais c'est vraiment bien parti. »
La semaine prochaine a lieu l'épreuve du mondial Superbike à Magny-Cours, quels sont tes objectifs ?
« L’objectif initial était de me battre pour le championnat et de faire le moins d'erreurs possible jusqu'à l'épreuve à Laguna où tout s'est mal passé. J'ai perdu pas mal de points à Jerez donc l'objectif est de gagner des courses et de faire le maximum pour remonter le plus possible. À Jerez, ce n'était pas entièrement de ma faute, plutôt un manque de chance. Je me suis battu pour la victoire dans les deux manches en ayant fait la pole. Aujourd'hui, je vise la troisième place au championnat. »
Propos recueillis par OffBikes.com