Cette saison, le championnat VdeV cher à Eric Van de Vyver franchit une nouvelle étape en passant épreuve FIA. De plus, l'arrivée de nouveaux partenaires associée à des plateaux conséquents font que les VdeV Endurance Series sont à classer parmi les séries majeures en Europe. Si pour le moment la majorité des équipes est française, la donne pourrait bien changer dans le futur. Véritable passionné de sport automobile au sens large du terme, Eric Van de Vyver ne cesse de faire grossir son championnat au fil des années. En VdeV, on est là pour le sport mais aussi pour la bonne humeur et l'entente cordiale. Pas de guerre d'ego entre les équipes, les pilotes et le promoteur. Chaque problème est vite solutionné sur un championnat qui ne demande qu'à croître. Le cerveau d'Eric Van de Vyver est constamment en ébullition avec beaucoup d'idées en tête pour le futur. Les 12 Heures de Motorland Aragon représentent le point d'orgue de la saison avec un plateau de prototypes CN bien fourni. Il ne manque qu'une poignée de GT supplémentaires pour étoffer encore plus la grille de départ. Entretien...
Laurent Mercier : Eric, satisfait du plateau de ces 12 Heures de Motorland Aragon ?
Eric Van de Vyver : « Le circuit est magnifique et la météo est bonne. Nous avons souhaité mettre en place cette date qui tombe le même week-end que les fêtes d'Alcaniz. Nous attendons un public nombreux durant les deux jours. Notre seul regret reste le manque de GT. Il était prévu d'en avoir une douzaine mais nous sommes loin du compte. Le problème reste que les GT3 actuelles coûtent très cher à faire rouler, qui plus est sur une manche de 12 heures. Avec ce type d'autos, nous ne sommes plus dans la philosophie de départ du GT3 qui était d'adapter une voiture de série à la piste. En revanche, on ne peut qu'être satisfait du plateau prototype. »
« Tatuus a observé le championnat durant deux ans avant de nous rejoindre avec une nouvelle auto. Ils sont ravis avec pas moins de 12 autos vendues. On ne présente plus Norma avec énormément d'autos vendues. Wolf et Ligier sont aussi présents. De nouveaux constructeurs sont prévus pour 2014 dont un qui devrait débuter dès Magny-Cours. Il y a également la Lobart qui est annoncée pour l'année prochaine. Il y a aussi des discussions en cours avec un constructeur de renom déjà présent en Endurance. Il ne faut pas oublier ORECA qui a juste reporté la construction d'un proto CN. »
« Nous travaillons déjà pour 2015 pour avoir des moteurs plus gros sans mettre en péril la fiabilité des voitures. Les crashs box seront plus nombreux sur les autos. Il nous faut trouver un motoriste qui pourrait proposer un V6 d'environ 320 chevaux. On ne veut pas changer notre philosophie, c'est-à-dire des autos à un coût maîtrisé. Pour les pneumatiques, nous travaillons avec Michelin. Nous cherchons un partenaire pour les boîtes de vitesse mais aussi l'utilisation d'un boîtier électronique unique. Les nouveaux prototypes ne seront pas forcément fermés. On peut penser que les fermés recevront des moteurs 2.0 litres. Les deux cohabiteront sachant que l'objectif est de débuter en 2015. Nous souhaitons des autos bloquées sur 5 ans pour un coût d'environ 130 000 euros. Nous sommes en temps de crise. Il faut donc aller aussi vite tout en coûtant moins cher. »
Qu'en est-il des LMP1 d'ancienne génération ?
« Pour le moment on ne change rien. C'était juste un projet. J'ai eu des demandes mais il ne faut pas faire n'importe quoi. Ce n'est pas forcément évident de faire un plateau supplémentaire conséquent avec ce type d'autos. Notre grille en CN est bien fournie. Les meetings sont bien remplis. Pour 2014, la grille monoplace est quasiment pleine. De nouvelles Funyo vont aussi arriver. En revanche, pourquoi pas intégrer d'anciens prototypes aux Deux Tours d'Horologe. »
« En grande partie oui. Il est à nouveau prévu de débuter à Barcelone avant de revenir au Mans, puis le Paul Ricard, Motorland Aragon, Magny-Cours et Estoril. Il est prévu un meeting entre le Paul Ricard et Motorland sur un tracé qui reste à être déterminé. Le meeting de Magny-Cours se tiendra trois semaines plus tôt que cette année tout comme Estoril afin d'avoir une météo plus clémente. J'ai également l'envie de mettre en place une manche exotique mais rien n'est encore confirmé. En fonction du bilan de ce week-end, pourquoi pas remettre une course de 12 heures en 2014 à Motorland Aragon, voire 24 heures. Nous sommes en contact avec un certain nombre de nouvelles équipes pour 2014 dont plusieurs avec un fort palmarès. »
« Sans aucun doute... Il nous fallait trouver de nouveaux partenaires. Le passage à un label FIA n'est pas bon marché. Le budget Michelin sert à la communication mais aussi pour le label FIA. Sans Michelin, c'en était terminé des manches VdeV à l'international. Nous sommes pleinement satisfaits de notre partenariat avec Michelin. Il y a également IDEC qui nous a rejoint, tout comme Costume Carbone, Motul, RMC ou TAG Heuer. C'est pour nous une étape supplémentaire. Il faut parler du championnat pour le développer. Je travaille également en étroite collaboration avec Jean-Sébastien Sauriol qui aide à la promotion du championnat dans les pays anglophones. »
« Bien entendu refaire les 24 Heures du Nürburgring, peut-être sur une Audi. Il est prévu de rempiler avec la Mosler en VdeV. J'aimerais refaire les 24 Heures du Mans. Cela fait trop longtemps que je n'y ai pas participé et je souhaite réparer la chose. J'ai aussi prévu de disputer une ou deux manches NASCAR Whelen Euro Series. »
La seule déception de l'année reste l'annulation des Deux Tours d'Horloge ?
« C'est pour nous une grosse déception. Il faut maintenant rajeunir le plateau et faire venir plus de courses annexes. On en saura plus en mai prochain mais l'envie est toujours bien là... »
Propos recueillis par Laurent Mercier(Endurance-Info)