par Laurent Mercier
A quatre courses de la fin du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA, tout reste à faire en LM P1 et aucun faux pas ne sera admis pour les prétendants aux titres. Anthony Davidson, Nicolas Lapierre et Sébastien Buemi arriveront au pied du Mont Fuji en leaders du championnat avec 11 points d’avance sur Marcel Fässler, Benoît Tréluyer et André Lotterer. Malheureusement, Nico Lapierre ne pourra pas défendre ses chances dans le baquet de la Toyota TS040 HYBRID #8 à Fuji.
Avec un handicap de 24 points, Tom Kristensen et Lucas di Grassi ne devront pas se louper, de même que Stéphane Sarrazin et Alex Wurz avec 53 points à remonter. Absent au Mans, Loïc Duval ne peut plus espérer garder sa couronne, tandis que chez Toyota, Kazuki Nakajima est hors du coup du fait de son absence à Austin. Chez Porsche Team, les mieux placés sont Marc Lieb, Romain Dumas et Neel Jani avec 51 points de retard. Leurs équipiers Mark Webber, Brendon Hartley et Timo Bernhard sont décrochés avec 70,5 à combler. Au Championnat du Monde des Constructeurs, Audi mène avec 157 points, contre 139 à Toyota et 82 à Porsche. Avec 104 points à distribuer d’ici Sao Paulo, tout est encore possible…
Sur ses terres, le Toyota Racing aura à cœur de se montrer surtout que le constructeur japonais est invaincu à domicile avec la victoire de la TS030 HYBRID #7 en 2012 et 2013. Yoshiaki Kinoshita, président du Toyota Racing, attend beaucoup de cette manche nipponne : « C’est toujours un plaisir de courir devant nos supporters, à Fuji. Cette année, nous allons au Japon non seulement déterminés à maintenir notre position de vainqueur là-bas, mais aussi pour offrir un spectacle fantastique aux fans. La pluie de l’année dernière fut une terrible déception car la bataille en piste aurait pu être passionnante, mais malgré tout les fans ont fait preuve d’un bien bel esprit. Cette année, j’espère que la météo sera plus clémente et que nous leur donnerons matière à se réjouir. Nous sommes vraiment motivés pour répliquer après la déception d’Austin, de plus, Fuji est l’endroit idéal pour le faire. »
Chasseur jusqu’au Mans, Audi est maintenant le chassé. Après quatre des huit rendez-vous, le constructeur allemand compte 18 points d’avance sur la plus proche concurrence. Le circuit de Fuji est pour le moment le seul grain de sable chez Audi, ce que les troupes du Dr Wolfgang Ullrich comptent bien résoudre : « Après une course tactique à Austin, nous avons pris l’ascendant au niveau Constructeurs. Au Texas, les fans ont encore pu voir un combat très excitant entre les trois marques Audi, Porsche et Toyota, comme ce fut le cas au Mans. Nous savons combien cette course de Fuji sera difficile. Nous serions vraiment ravis de gagner enfin au Japon. »
Le discours est le même chez Ralf Jüttner, directeur de Audi Sport Team Joest : « Nous sommes impatients de nous rendre à Fuji. Les fans japonais sont très enthousiastes avec beaucoup d’amour des courses du FIA WEC. La piste de Fuji est très spéciale. Il y a un an, nous étions en pole, mais la course s’est vite transformée en lac. Cela va être excitant de rivaliser face à Toyota dans leur course à domicile. Nous allons remuer ciel et terre pour gagner pour la première fois à Fuji. »
Porsche Team va pour sa part découvrir les 4.563 km du tracé de Fuji qui comprend 16 virages (10 à droite et 6 à gauche). Sur la longue ligne droite d’environ 1500 mètres, les Porsche 919 Hybrid devraient atteindre les 300 km/h. Les deux 919 Hybrid auront le droit à 3.11 MJ par tour pour une consommation de 1.8 litres. La #14 et la #20 devraient donc ravitailler tous les 38 tours si aucune neutralisation ne vient perturber la marche en avant des concurrents. C’est donc en territoire inconnu que va arriver Fritz Enzinger, vice-président LM P1 : « Nous sommes impatients de relever les défis de Fuji. A Austin, nous étions bien présents en qualifications en partant deuxième et troisième, avant de mener la course durant 43 tours grâce à un bon choix de pneus, mais la fin ne s’est pas déroulée comme nous l’espérions. Avec la #20, nous avons perdu un tour dans des conditions difficiles avant le deuxième départ. Quant à la #14, elle a souffert d’un problème technique avec une perte de puissance dans le système de refroidissement de suralimentation. L’analyse faite à Weissach a montré un défaut de fabrication. »