Le rallyman le plus titré de l'histoire (9 couronnes, 78 victoires, 116 podiums) fête aujourd'hui son 40e anniversaire. L'occasion de jeter avec lui un coup d’œil dans le rétro, et de parler de la saison qui s'ouvre.
Joyeux anniversaire, Seb ! Nous allons rester dans les chiffres ronds. Que faisiez-vous lorsque vous aviez 10 ans ?
« J'allais à l'école, comme tous les autres petits gars. Bon élève. Je faisais des dérapages en vélo, pour m'amuser, et de la gym, de manière très sérieuse. Avec une préférence pour la barre fixe. Je crois que c'est à cette époque que je suis allé aux championnats de France... »
Même question : à 20 ans ?
« Euh... J'étais en plein dans ma période « branleur ». J'avais arrêté l'école, qui me gonflait, passé un BEP d'électricien du bâtiment, mais ce boulot ne m'emballait pas. Les copains. Les bagnoles, et faire le c.. avec. Je ne savais pas trop où j'allais. J'avais l'impression que ma vie ne s'embarquait pas très bien. En même temps je m'en fichais un peu... »
30 ans ?
« Je venais de gagner un deuxième Monte-Carlo et le Rallye de Suède dans la foulée. J'étais pilote d'usine en WRC, en route vers un premier titre mondial. Les choses avaient bien changé pour moi en dix ans. Je vivais une autre histoire... »
« Je débute une nouvelle tranche de vie, avec un changement de discipline. Même si j'ai tâté du circuit ici ou là, même si je me suis préparé au mieux, je vais découvrir le WTCC, qui est mon objectif prioritaire. Je vais avoir affaire à forte partie. Où cela va-t-il me mener, est-ce que ça va marcher ? Je n'en sais rien. C'est un challenge, un gros défi, excitant, et ma motivation du coup est maximale. Parallèlement à cela, je découvre avec le Sébastien Loeb Racing le métier de patron d'écurie. Et ce n'est pas si facile. »
Parlons d'abord du WTCC. Où en est votre préparation ?
« La Citroën C-Elysée est très sympa à piloter, et à dire vrai je ne me fais pas trop de souci sur sa compétitivité : je connais les capacités de l'équipe Citroën. En ce qui concerne ma propre compétitivité, je n'ai pas de signaux négatifs. En essais, je suis dans le rythme de mes équipiers, avec des datas comparables. Sur une simulation de course, en 16 tours, l'écart entre nous est d'une vingtaine de mètres. C'est très fin.
Côté Sébastien Loeb Racing, comment se présente la saison ?
« Au quotidien, c'est toujours Dominique (Heintz) qui a la lourde tâche de gérer notre structure. On a étoffé le staff : Franck Tiné, directeur sportif rejoint Léo Thomas, directeur technique. Je serai avec eux aux 24 heures du Mans où nous engageons en LMP2 un proto Oreca qui sera piloté par René Rast et Laurens Vanthoor dont j'ai pu apprécier la pointe de vitesse l'année dernière. Le proto et une Audi R8 LMS disputeront l'European Le Mans Series (ELMS). Nous sommes en discussion pour les équipages, et nous les annoncerons bientôt. Nous devrions être présents aussi sur quelques manches de Porsche Super Cup. En France, nous serons présents en Championnat GT, avec deux Audi R8 LMS, et en Porsche Cup, avec six voitures.
Du coup, nous commençons à nous sentir à l'étroit dans nos installations de Soultz-sous- Forêts. Nous allons donc prochainement déménager, sans toutefois aller très loin : la construction d'un bâtiment neuf va démarrer. A Haguenau, bien sûr ! »