Rarement un rallye mondial aura connu une telle intensité. Pendant trois jours, la bagarre a fait rage entre Didier Auriol (Toyota Celica) et Carlos Sainz (Subaru Impreza) et c’est le Français qui s’est imposé pour six petites secondes.
Il y a 20 ans, c’est au cœur de l’hiver austral que fut organisé le Rally YPF Argentina 1994, 6emanche du Championnat du monde des Rallyes FIA. Cinq pilotes différents avaient remporté les cinq 1ères manches de la saison : Delecour au Monte-Carlo, Kankkunen au Portugal, Duncan au Safari, Auriol en Corse et Sainz en Grèce. Juha et Carlos étaient co-leaders du championnat, devant Didier.
Tous les candidats au titre 1994 sont au départ du Rallye d’Argentine en ce 30 juin, hormis François Delecour, gravement blessé dans un accident de la route. Le Toyota Castrol Team engage deux Celica Turbo 4WD/Michelin pour Kankkunen et Auriol. L’équipe 555 Subaru WRT est là avec deux Impreza 555 pour Carlos Sainz et Colin McRae. Ford Motor co Ltd aligne trois Escort pour Miki Biasion, Ari Vatanen (de retour en Argentine après son terrible accident de 1985) et Bruno Thiry.
Trois étapes et 29 spéciales sont au programme. L’action débute dans la Sierra de chicas, vers La Cumbre, et Colin McRae allume la 1ère mèche. Son équipier Sainz réplique et prend la tête à l’issue de l’ES3, alors qu’Auriol tape une pierre et endommage une suspension. L’Espagnol rentre en leader à l’issue de la 1ère étape, mais avec une Toyota réparée, Didier Auriol a fini la journée très fort et pointe à seulement 20 secondes de Sainz.
Le lendemain, McRae remporte les quatre 1ères spéciales et sort de la route. Didier Auriol passe en tête après l’ES16. Et c’est parti : Didier et Carlos sont lancés dans un duel très intense : le pilote Subaru reprend les rênes à l’issue de l’ES19, mais Didier frappe fort dans Giulio Cesare et El Condor pour rentrer en tête à l’issue de la 2e étape pour 5 petites secondes.
Le lendemain, dans la plaine de Calamuchita, Auriol remporte les trois 1ères ES, Carlos les deux suivantes, puis Didier signe deux autres scratches. Le Français et l’Espagnol sont ex-aequo après l’ES23, Didier passe en tête à l’issue de l’ES24, Sainz est leader après l’ES25. Le rallye est de retour vers Villa Carlos Paz pour la dernière spéciale, Tanti-Cosquin (21,10 km), et les deux hommes sont pratiquement ex-aequo. Tout se joue là.
« Avant de partir, on s’est regardés. Didier m’a dit qu’il ne voulait pas finir 2e », se rappelle Bernard Occelli, son copilote. « On a pris des risques. La Celica plongeait dans les cordes et les bas-côtés. On a pris le dernier virage, un carrefour, en marche arrière, mais c’est passé. Au point stop, on attendu Carlos. Vu son regard, on a vite compris… »
« On a tout donné dans cette spéciale, mais il n’y a rien à redire, Didier était le plus vite, il a gagné à la régulière », se souvient Luis Moya, aujourd’hui consultant chez Volkswagen. « Pendant trois jours, la bagarre a été superbe entre nous. »
Few rallies have been as close as the 1994 Rally Argentina which saw Didier Auriol (Toyota Celica) come out on top after a memorable three-day battle with Carlos Sainz (Subaru Impreza). The Frenchman clinched victory by a margin just six seconds.
The 1994 Rally YPF Argentina, round six of the FIA World Rally Championship, took place in the heart of the southern hemisphere winter (June 30). The first five events had been won by five different drivers (Delecour/Monte Carlo, Kankkunen/Portugal, Duncan/Safari, Auriol/Corsica and Sainz/Greece) and the standings were topped by Kankkunen and Sainz, ahead of Auriol.
All the top drivers were in Argentina, with the exception of Delecour who was recovering from a nasty road accident. Toyota Castrol Team had Michelin-equipped Celica Turbo 4WDs for Kankkunen and Auriol, while 555 Subaru WRT had Impreza 555s for Sainz and McRae and there were factory Ford Escorts for Biasion, Thiry and Vatanen (back in Argentina for the first time since his big crash there in 1985).
The three-day event featured 29 stages and action kicked off near Le Cumbre, in the Sierra de Chicas. McRae was the first to emerge in front, but he was soon dislodged by his Spanish team-mate after SS3 where Auriol damaged his suspension after clouting a rock. Sainz still led at the end of Leg 1, although his French rival had fought back to close the gap to 20 seconds.
McRae won the next day’s first four stages before crashing out and Auriol took command after SS16, which marked the true start of his dramatic scrap with Sainz. The Subaru driver recovered control after SS19, but outstanding times for the Frenchman on ‘Giulio Cesare’ and ‘El Condor’ put him in front again after Leg 2, five seconds clear.
The final day in the Calamuchita region saw Auriol claim the first three stages, but Sainz responded with two victories, before his opponent collected two further fastest times. After SS23, they were exactly level. The Toyota driver then went ahead after SS24, but Sainz led after SS25. Then, with only one stage remaining (‘Tanti-Cosquin’, 21.10km), the two men were exactly level again.
“Before the start of the last stage, Didier looked at me and said ‘I don’t like coming second’,” recalls his co-driver of the day, Bernard Occelli. “We took a lot of risks and cut corner after corner. We even took the very last turn – a junction – backwards! We waited for Carlos at the Stop Control and we knew the instant we saw his face that we had won…”
“We gave it everything we had, but Didier was the fastest driver on the day,” remembers Sainz’s ex-navigator, Luis Moya, today a consultant with Volkswagen. “It was a superb fight, though!”
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